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[INTERVIEW] Adrien Rolland, chargé de l'innovation et de l'environnement chez Les Résidences Yvelines Essonne

" Avec ogga, une vraie relation de partenariat tournée vers le connecté au bénéfice du locataire "

Adrien rolland, chargé de l'innovation et de l'environnement chez Les Residences yvelines interviewé par OGGA
Adrien Rolland

« Développer le 4e fluide dans nos opérations ». Tel est l’engagement de fond porté par Les Résidences Yvelines Essonne pour initier le logement social connecté. Dans sa volonté innovante de créer « l’habitat du futur, un habitat confortable et accessible pour tous, quelle que soit la situation des individus », le bailleur social, qui héberge 100 000 locataires dans 32 000 logements répartis sur 134 communes, a lancé le 1er janvier 2020 le label connecté.

 

Une démarche centrée sur la réduction des charges, le confort, la sécurité, et également le maintien à domicile des séniors.

 

OGGA a ainsi été sélectionnée pour répondre à ces objectifs et apporter, à travers un pack de base intégrant le module Eco-Touch, une solution évolutive qui connecte le logement, le rend économe et facile à piloter.

 

Après une phase de test convaincante, le déploiement est en cours pour équiper à terme près de 2500 logements par an en réhabilitation, remise en location ou construction neuve. C’est Adrien Rolland, chargé de l’Innovation et de l’Environnement au sein de LRYE, qui a choisi OGGA et qui codéveloppe le modèle du « connecté utile » pour le bailleur social.

En tant que responsable de l'innovation, quelle est votre vision du logement connecté adapté au logement social ?

   Adrien Rolland : Lorsque l’on parle de connecté dans l’habitat social, il y a différents sujets. Le premier est la qualité de vie que l’on doit apporter à nos locataires, actuels et futurs, en partant des 3 axes forts qui nous ont vraiment guidés sur ce sujet : leur permettre de maîtriser leurs charges, leur assurer la sécurité du logement et leur apporter un maximum de confort au quotidien. C’est une logique de service pour proposer des logements de qualité et fonctionnels. On dit souvent que ce qui rendait le logement social attractif il y a 60 ans, c’était l’eau courante. En fait, l’eau courante d’hier est le connecté de demain !

Autre sujet central : nous hébergeons des populations qui sont parfois très éloignées de la technologie, il y a une vraie fracture. Il me semble que l’un de nos rôles importants, est de leur donner accès au numérique. Cela ne veut évidemment pas dire que l’on va leur apprendre à utiliser Facebook ou leur fournir un téléphone portable, mais c’est leur faire bénéficier d’une technologie utile, qui n’est pas un gadget. C’est en quelque sorte, faire œuvre de pédagogie.

 

Et enfin, le dernier aspect est la volonté globale de rendre notre parc attractif. Nous menons chaque année un programme d’opérations de réhabilitations pour que nos logements soient beaux, fonctionnels, modernes et innovants. C’est la valorisation de notre patrimoine et le connecté y participe naturellement.

 

En partant de ces objectifs, comment avez-vous établi votre stratégie du connecté ?

   Adrien Rolland : L’idée forte a été de ne pas partir des attentes exprimées par les locataires, mais de voir plus loin en souhaitant répondre à leurs besoins et ces fameux trois axes : charges, sécurité et confort. Le premier axe est d’ailleurs très important car, pour certains, parvenir à économiser quelques euros tous les mois fait une énorme différence. Ces bases posées, nous avons ensuite mené une étude pour avoir des orientations sur les meilleures solutions à adopter. Le processus s’est fait en plusieurs phases. En mars 2019, nous avons conçu un logement témoin connecté au sein de notre siège qui nous a servi de laboratoire. L’idée a vraiment été de recréer un appartement et on a testé près d’une dizaine d’équipements différents. Objectif de cette recherche : clarifier le marché et comprendre ce qui se faisait. Ensuite, nous avons travaillé sur une consultation large pour un prototype à l’été 2019. 

" Vraiment éprouver le concept du connecté et éliminer tout effet gadget "

C'est là que vous êtes parvenus à vous faire des convictions et à trouver des solutions qui puissent répondre aux besoins...

   Adrien Rolland : Oui. L’idée était d’éprouver vraiment le concept du connecté et de voir si ça avait un réel intérêt pour un acteur comme nous. Mais c’était aussi de bien comprendre jusqu’où on pouvait aller avec ces technologies et surtout d’éliminer tout effet gadget. Par exemple, si je prends ce qui est très à la mode en ce moment, les enceintes connectées, c’est top, elles permettent de faire beaucoup de choses, mais ce n’est pas notre rôle de bailleur social de le proposer. Aujourd’hui, pour schématiser, ce qui nous intéresse c’est davantage la maîtrise du budget de chauffage qu’une ampoule qui change de couleur…

 

Qu'attendiez-vous d'un fournisseur de solutions connectées ?

   Adrien Rolland : Nous souhaitions d’abord qu’il réponde à nos trois enjeux, c’est ce qui a structuré la réflexion et nous a orienté. Au-delà de ce prérequis, on voulait aussi que ce soit extrêmement simple et intuitif pour le locataire avec à la fois une partie hors-connexion qui fait que si le locataire n’a ni internet, ni smartphone, ça doit fonctionner pleinement. Enfin, on voulait aussi qu’il y ait une partie connectable et évolutive. Sur ces attentes les solutions développées par OGGA se sont montrées pertinentes.

Made in France, simplicité, co-construction : les atouts d'OGGA qui ont séduit Les Résidences Yvelines Essonne

Qu'est-ce-qui fait la différence en faveur de la société OGGA ?

   Adrien Rolland : A posteriori, l’un des points forts d’OGGA est clairement le made in France. Ce n’est pas le seul, mais c’est un argument auquel nous sommes sensibles et très attentifs. Ensuite si l’on parle de la solution, la simplicité et l’ergonomie ont fait la différence. Plus que le prix, c’est vraiment le fait qu’on ait eu l’impression que tout le monde ou presque pouvait comprendre et utiliser le logiciel. Ce côté technologie « masquée » qui ne fait pas peur à l’utilisateur s’adaptait bien au cahier des charges. A l’hiver 2019, nous avons donc testé en prototype Eco-Touch. Et on a contractualisé avec OGGA à l’été 2020.

 

Depuis le départ, la co-construction est au cœur de votre collaboration avec OGGA...

   Adrien Rolland : On est bien évidemment dans une relation client-fournisseur avec un marché, un contrat, des volumes, etc. Mais au-delà, c’est vrai qu’il y a une vraie relation de partenariat tournée vers le connecté au bénéfice des locataires. Et l’objectif est vraiment qu’on grandisse ensemble. Nous nous parlons au téléphone au moins une fois par semaine depuis l’été. Et il ne s’agit pas d’échanger simplement sur les commandes ou les prix, mais vraiment de savoir comment améliorer le système. C’est ce qui est très appréciable avec l’équipe d’OGGA car, dans notre développement, la vérité d’il y a un mois n’est plus celle d’aujourd’hui et ne sera pas celle du mois prochain. On s’améliore en permanence…

Ne pas forcer le locataire à utiliser l'application mobile YETI mais lui permettre de découvrir son utilité

Vous avez souhaité mettre aux couleurs de LRYE l'application mobile Eco-Touch de OGGA en la rebaptisant YETI. Est-ce pour montrer aux locataires l'engagement et la modernité de leur bailleur ?

   Adrien Rolland : Oui, on a envie de garder nos locataires chez nous et c’est plus simple et compréhensible qu’il y ait une application Les Résidences. Et puis on avait tellement de petites de demandes de développements spécifiques pour cette application, qu’elle devient vraiment dédiée à nos locataires.

 

Sur l'application YETI, vous avez eu la volonté de permettre à l'occupant de fixer ses propres objectifs de consommation. Vous souhaitez initier une forme de pédagogie ?

   Adrien Rolland : Tout à fait. Sur la maîtrise des charges, l’idée est de passer par la pédagogie et les objectifs de consommation parce que finalement c’est un peu compliqué de parler en kWh, ce n’est pas compréhensible par tout le monde. Le fait de pouvoir convertir en euros, c’est plus simple et cela peut faire prendre conscience à l’utilisateur de l’impact direct de ses habitudes sur ses factures. D’ailleurs nous nous considérons comme un partenaire pour nos locataires. C’est-à-dire qu’il y a une vraie valeur sociétale et sociale dans notre travail. Ce n’est pas simplement fournir un logement. Je ne sais pas si c’est le cas pour tout bailleur, mais pour nous c’est une volonté affichée d’aller plus loin.

 

Comment faites-vous pour inciter les occupants à utiliser cette technologie ?

   Adrien Rolland : Je pense qu’on ne les incite pas, mais on leur propose. C’est d’ailleurs toute la force d’Eco-Touch. Un locataire qui ne veut pas l’utiliser, qui ne se sent pas à l’aise, aura juste un bouton en plus dans son logement, mais à part ça, il ne verra aucune différence avec ce qu’il avait avant. Par contre, on va promouvoir le système parce que l’objectif est quand même qu’il l’utilise. On est dans une communication positive, c’est à nous de démontrer les intérêts du produit. Notre discours est : « On met ces équipements dans votre logement, faites à votre rythme. Vous pouvez contacter OGGA si vous avez la moindre question… » Je pense qu’au début, des gens vont juste utiliser le bouton entrée-sortie, puis vont progressivement passer sur l’application mobile. Et pour le chauffage, même si le locataire ne fait rien, EcoTouch va quand même réguler le chauffage. Il y aura une optimisation automatique qui sera bénéfique sur les charges. On va compter aussi sur le bouche à oreille dans les résidences car certains vont très vite se rendre compte de l’utilité de mieux gérer son chauffage, de vérifier qu’une lumière n’est pas restée allumée, d’avoir une alerte incendie à distance… Ca va aussi se faire naturellement. 

" Dans le futur, le développement du connecté dans le logement social doit passer par une partie humaine "

Si on se projette dans le temps, à 5 ou 10 ans, jusqu'où pensez-vous développer les solutions connectées au sein de votre parc de logements ?

   Adrien Rolland : Si aujourd’hui nous avons la volonté de centrer le connecté sur le logement uniquement en faisant très attention aux données personnelles des locataires, nous observons aussi ce qui se fait au niveau des bâtiments sur la gestion et la maintenance. Être capable d’optimiser et de prévoir les interventions c’est forcément intéressant mais ce sera dans une phase ultérieure. En revanche, ce qui peut être plus proche de nous c’est le volet accompagnement des séniors. Nous avons la volonté d’être innovant dans ce domaine car les besoins sont là et une société comme OGGA peut nous y aider.

Après, si je réponds à la question plus globalement, je pense que le connecté dans le logement social n’a pas vraiment de limite si on voit les évolutions actuelles en termes de services et de volume de datas. L’enjeu sera donc d’être pertinent dans son usage pour ne pas tomber dans l’inutile. Je vois son développement passer par une partie humaine aujourd’hui un peu absente. On l’a vu avec le confinement, les gens ont besoin d’interactions sociales. Pour nous bailleur, c’est le gardien, mais ça peut être aussi être le voisin ou une personne au téléphone. C’est d’ailleurs peut-être le connecté qui fera ce lien…

 

Quelles sont vos critères d'évaluation pour mesurer l'efficacité des solutions connectées ?

   Adrien Rolland : Ce sont naturellement les retours du terrain. Par exemple, si dans 18 mois, les locataires sont satisfaits, que l’on a des remontées régulières des gardiens ou d’agences qui nous disent que lorsqu’elles font visiter un logement, le connecté est un vrai plus, ce sera positif. Et également, si j’ai des preuves tangibles que les locataires ont fait des économies, l’expérience sera clairement réussie. Satisfaction, facilité de relocation et économies, ce sont les clés du succès de cette démarche.


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