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[Témoignage] Rémy Defay, Marignan

Rémy Defay, Marignan : « livrer un logement en 2019-2020 sans intelligence dans le bâtiment est une hérésie ! »

Rémy Defay, Marignan
Rémy Defay, Marignan

Il est l’un des promoteurs immobiliers reconnus pour sa politique en faveur de l’innovation et de la transition énergétique.

 

Le groupe Marignan est engagé dans une importante phase d’expérimentation de solutions pour rendre ses logements connectés au service de leurs occupants. Une opération à laquelle OGGA est associée. Alors comment se déroule cette phase de test ? Comment la smart home va se déployer au sein d’un opérateur qui livre 4 000 logements par an ?

 

Rencontre avec Rémy Defay, le directeur technique national de Marignan…

 

Chez Marignan, quelle est votre vision de la smart home ?

Rémy Defay : Pour moi quand on parle de smart home, il faut d’abord dissocier le logement intelligent du logement connecté. Le premier point est, en effet, qu’il soit intelligent, c’est-à-dire qu’avec des ordres donnés, il puisse par exemple enclencher ses volets roulants, gérer son chauffage et son éclairage, ou tout autre service pour le bénéfice de son occupant.

 

Et le fait qu’il soit connecté donne ensuite la possibilité à la fois de gérer son logement à distance mais aussi de communiquer vers l’extérieur ou de s’adapter à l’arrivée sur le marché de nouveaux objets technologiques. Ce sont 2 notions importantes que nous avons bien en tête pour trouver les meilleurs services pour nos clients.

 

Comment évaluez-vous les bénéfices pour l’acquéreur ?

Rémy Defay : Nous menons actuellement des expérimentations afin de connaître les attentes de nos clients. Nous cherchons, par exemple, à savoir s’il y a un réel intérêt pour eux de mettre en place des systèmes pour gérer les lumières ou est-ce que ce ne sont que des gadgets…

 

Nous menons des enquêtes auprès des utilisateurs afin d’avoir une vision plus globale sur l’avenir de ces solutions. Pour ma part, je pense que dans les mois et années à venir, ces différents systèmes deviendront des « best have ». En revanche, aujourd’hui les acquéreurs ne sont pas prêts à payer ce genre de systèmes en plus-value car ils ne mesurent pas leurs bénéfices.

 

Une importante phase de test engagée pour mesurer les besoins des acquéreurs

Finalement, le rôle d’un promoteur n’est pas forcément de répondre

à une demande exprimée mais plutôt d’anticiper les besoins de ses acquéreurs ?

Rémy Defay : Exactement anticiper et se mettre à la place de nos clients. Je pense sincèrement que ces systèmes, à l’avenir, devront être installés dans l’intégralité de nos logements. La nécessité est d’analyser les services que nous souhaitons privilégier. Tous ces éléments seront ensuite déclinés en solutions connectées.

 

Pour moi, imaginer livrer un logement en 2019-2020 sans intelligence dans le bâtiment est une hérésie. Face à ces enjeux technologiques, le métier de la promotion va également changer et il ne faudra pas hésiter à prendre des risques !

 

Comment avez-vous préparé cette phase d’expérimentation que vous menez ?

Rémy Defay : Sur l’année 2018, nous avons installé différents systèmes connectés sur environ 80 logements. L’objectif était de recueillir l’avis et l’appétence de nos acquéreurs vis-à-vis de ces diverses solutions technologiques et de savoir sur quels besoins nous devions nous pencher à l’avenir pour répondre au mieux à leurs attentes. Nous avons donc choisi 3 fournisseurs, dont OGGA, avec des applications telles que la gestion de la consommation d’énergie, des volants roulants, de l’éclairage…

 

Et puis nous avons ensuite rajouté d’autres objets connectés comme les détecteurs d’ouverture de fenêtres et de portes d’entrée. Par exemple, nous savons aujourd’hui que la gestion des volets roulants est devenue quelque chose de fondamental dans certaines maisons. On sent que les habitants sont de plus en plus attirés par ce genre de dispositif. Nous allons donc devoir adapter nos offres.

 

Les retours de l’Eco-Touch « sont très positifs »

 

Qu’attendez-vous d’un fournisseur de solutions connectées ? 

Rémy Defay : J’attends de la simplicité d’usage. Nous aurons beau avoir une solution qui répond à des besoins spécifiques, si celle-ci n’est pas accessible, les acquéreurs n’y prêteront pas attention. On le voit bien aujourd’hui avec les thermostats… C’est vraiment la première attente que je peux exprimer. Ensuite, la disponibilité, la proximité et la réactivité des équipes sont des notions très importantes pour Marignan. Il faut que nos fournisseurs puissent nous accompagner lorsqu’il y a un problème, qu’ils soient force de propositions et qu’ils sachent déterminer les solutions pertinentes et celles qui ne le sont pas.

 

On ne veut pas proposer et vendre un système qui finalement ne sera pas du tout utilisé par l’habitant. Il sera donc nécessaire que le fournisseur prenne tout cela en compte et OGGA l’a bien compris.

 

Justement, comment se déroule la collaboration avec OGGA ?

Rémy Defay : Très bien, les retours sont très positifs. C’est une équipe dynamique, proche, qui accompagne ses clients et ses acquéreurs de manière très professionnelle. Le cheval de bataille d’OGGA est aujourd’hui l’économie d’énergie et la solution Eco-Touch est facile à la mise en œuvre et intuitive à utiliser pour les occupants du logement. Et ça c’est une vraie force par rapport aux autres solutions.

 

Ce que l’on constate c’est qu’une fois le logement équipé, il y a une intelligence qui s’adapte à l’occupant, qu’il soit complètement passif et peu intéressé par ces questions, ou très actif et sensible aux enjeux énergétiques. C’est donc un système qui répond très bien à ce que l’on attend des bâtiments d’aujourd’hui… et de demain, car avec son protocole ouvert, Eco-Touch est évolutif. C’est aussi très intéressant.

 

« Mon objet connecté de tous les jours se devra d’interférer avec mon habitat »

  

A moyens ou longs termes, quelles sont les nouvelles fonctionnalités qui vont arriver sur le marché et se développer d’après vous ?

Rémy Defay : Si on regarde à plusieurs années, nos logements devront être capables d’accueillir les objets connectés de nos acquéreurs : Mobiles, assistants vocaux (Google Home)…

 

Toute l’infrastructure devra répondre à ces nouvelles technologies et aux habitudes qui les accompagnent. Avoir une application unique permettant de gérer toutes ces actions sera également indispensable. Mon objet connecté de tous les jours, le téléphone par exemple, se devra d’interférer avec mon habitat.

 

Il est évidemment difficile de faire de la prospective,

mais pensez-vous qu’en 2020 l’intégralité des logements livrés par Marignan seront connectés ?

Rémy Defay : J’aimerais pouvoir vous le dire ! Ces nouvelles installations ont naturellement un coût et nous sommes encore en phase de réflexion. Mais en revanche, ce que je sais, c’est qu’il sera de plus en plus compliqué de livrer de « simples » logements dans lesquels on ne peut pas gérer et commander certaines actions de la vie quotidienne.

 

C’est le cœur de notre travail actuel. A nous de prendre les bonnes décisions en fonction des enjeux et de ne pas nous tromper !

  

« Important d’aller petit à petit vers le smart-building »

  

On parle de smart home, mais aussi de smart-building, est-ce un concept concret dans la promotion immobilière aujourd’hui ?

Rémy Defay : Non, nous n’en sommes pas encore là, et il est important d’y aller petit à petit. Nos acquéreurs souhaitent avant toute chose que leurs logements répondent à des attentes et à des besoins bien spécifiques : Confort d’usage, qualité de vie, économies financières, sécurité…

 

Le fait que le bâtiment communique avec l’extérieur n’est pas le sujet et la priorité du moment. Les clients souhaitent plutôt avoir un logement agréable à vivre avec une brique d’intelligence. Cette idée de « connecter à tout prix le bâtiment » n’est pas encore complètement aboutie. Mais il est certain que c’est l’avenir. En revanche, on voit bien que les technologies progressent et que ce besoin intéresse les bailleurs. Alors forcément, on suit cela avec intérêt…


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Commentaires: 1
  • #1

    Schiess (lundi, 24 décembre 2018 09:11)

    Bravo, échange très instructif. A quand un développement sur les Savoies et l'Isère ?
    Cordialement